Darrera modificació: 2021-03-15 Bases de dades: Sciència.cat
Vecchio, Silvana, "La faute de trop manger: la gourmandise médiévale entre éthique et diététique", dins: Csergo, Julia (dir.), Trop gros? L'obésité et ses représentations, París, Autrement (Mutations), 2009, pp. 33-43.
- Resum
- Dans la civilisation médiévale, trop manger est avant tout un péché. Certes, la littérature médicale abonde de remarques sur les dangers provoqués par un régime trop riche, et des traités spécifiques (le Diaetarii) sont consacrés aux problèmes de l'alimentation, mais la réflexion sur la nourriture et sur ses excès, sur la nature du plaisir qu'elle provoque et sur les conséquences qu'elle produit, s'inscrit à l'intérieur du discours éthique et se traduit par l'analyse d'un péché, la gourmandise. La gourmandise est l'un des sept péchés capitaux. Dans ce système, qui est le plus répandu pour classer les péchés, elle est systématiquement présente dès le début, et occupe même souvent la première place. Cassien, le moine qui au Ve siècle « inventa » le classement des péchés capitaux, place la gourmandise au commencement de la généalogie des huit vices ; au XIIIe siècle, le dominicain lyonnais Guillaume Peyraut écrit une Summa de vitiis, un traité de morale, qui connaîtra un énorme succès au bas Moyen Âge : là encore, la gourmandise est le premier des péchés capitaux.
Il ne fait donc aucun doute que la gourmandise est un vice et que le plaisir de la nourriture, qui en est la prémisse indispensable, est un péché très grave. Ce qu'il nous faut comprendre, c'est pourquoi. Pour quelles raisons condamner le plaisir de la nourriture et comment justifier la gravité d'une faute qui, somme toute, ne semble pas si grave ?
Il paraît en effet assez difficile de trouver dans la doctrine chrétienne les bases pour considérer la gourmandise comme un péché…
- Matèries
- Alimentació
Medicina - Dietètica i higiene
- URL
- https://www.cairn.info/trop-gros--9782746712683-pag ...
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