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Van Gulik, Robert. H., La vie sexuelle dans la Chine ancienne, París, Gallimard, 1971, 392 pp.
- Resum
- Dynastie par dynastie, l'auteur rattache l'évolution des pratiques sexuelles aux conditions historiques et sociales comme aux doctrines philosophiques d'un peuple méditatif et cultivé, de tout temps attentif aux questions du sexe. L'un des grands attraits de son ouvrage réside dans le soin avec lequel il a recueilli les citations de ce qui reste des "manuels du sexe" et "livres de l'oreiller", collectionné un matériel iconographique rarissime, pour entraîner le lecteur au coeur des anciennes institutions, de la famille polygame au monde de la prostitution, des courtisanes de cabarets et de "bateaux de fleurs". Van Gulik montre à l'aube de la civilisation chinoise la prédominance de l'élément féminin. Aux temps archaïques, la femme passait pour sexuellement supérieure à l'homme et les Chinois ont longtemps gardé l'image d'une dépositaire des arcanes du sexe, d'une préceptrice d'amour, même après l'installation d'une société patriarcale qui paraît dater de l'avènement des Tchow (vers 1100 av. J.-C.). Ciel et Terre, "Nuages et Pluies", plus tard Yin et Yang, sont les images d'un équilibre des sexes. Vivre en harmonie avec la Nature et les forces élémentaires, tel est l'impératif moral qui en découla. Les diverses écoles de pensée le conçurent différemment: le confucianisme insistait sur les rites, le cérémonial, et confinait l'épouse dans la vie domestique; le taoïsme s'écartait plutôt des institutions sociales, famille, État, morale positive et proposait un mysticisme, voire une alchimie sexuelle dont les rapports de l'homme et de la femme ont longtemps porté la marque. Le bouddhisme devait aussi contribuer à relever le statut de la femme jusqu'à ce que, sous les Song, le néo-confucianisme permette aux dévots de commencer à imposer des pratiques puritaines. L'occupation mongole (1279-1368) vit les Chinois se discipliner jusqu'à la pruderie, - tandis que le tantrisme indien, lui-même influencé par le mysticisme sexuel taoïste, pénétrait en Chine en vêtements lamaïstes. Sous les Ming, malgré l'expurgation des canons taoïques et bouddhiques, malgré la disparition des "manuels du sexe", la littérature et l'art connurent en ce domaine amoureux une suprême floraison, notamment avec les albums érotiques. Puis ce fut la sombre année 1644, où l'usurpateur mandchou s'empara de la Chine: un silence cafard allait désenchanter la vie sexuelle jusqu'à nos jours.
- Matèries
- Sexualitat
Societat Fonts Filosofia Dones Història de l'art Il·lustracions
- Notes
- Recensions:
* Wong, Ming - Huard, Pierre, Bulletin de l'Ecole Française d'Extrême-Orient, 51/1 (1963), 226-229. URL: http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/arti ...
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